23 novembre 2023

Folie et créativité

par

Vincent Van Gogh, Nietzsche, Gérard Garouste, Camille Claudel, Kurt Cobain, Amy Winehouse, Népal… Qu’est-ce que tous ces artistes ont-ils en commun ? L’idée, préconçue, que sans leur « grain » de folie ils n’auraient pas pu (bien) créer. La souffrance psychologique est-elle une véritable source d’inspiration ? Quels sont les liens entre la folie et la créativité ? Sommes-nous tou·tes égaux·les face à notre vulnérabilité ? 
Le 4 novembre dernier, nous avons organisé avec la Maison Perchée une journée dédiée aux liens entre folie et créativité, que ce soit dans la rencontre, dans la création et dans l’échange. J’ai eu la chance de réunir autour d’un talk l’artiste musicale Anna Majidson, l’illustratrice et cofondatrice de la Maison Perchée Victoria Leroy ainsi que Camille Racca, étudiante en médecine et fondatrice de Draw Your Fight. Vous pouvez (re)découvrir notre discussion en podcast juste ici. Je suis désolée pour la gêne occasionnée par moments à l’écoute, nous avons eu quelques petits soucis techniques. Les joies du live !

J’écoute le podcast folie et créativité
LA FOLIE, UN SUPLÉMENT D’ÂME CRÉATIF ?  

La créativité façonne des espaces de liberté. Et parfois cette liberté porte le nom de folie. Depuis les calendes grecques, on met en avant l’idée que pour bien créer il faut être atteint d’un trouble psychique. Chez les Grecs anciens par exemple la créativité était liée à la mélancolie. Chez les Romantiques, la passion est mise en avant en réaction à la raison. L’œuvre qui en est emblématique est le premier ouvrage de Goethe, les souffrances du jeune Werther, paru à la fin du 18ème siècle. C’est le roman par excellence du mouvement littéraire tempête et passion (Sturm und Drang) qui vient s’opposer à la raison cartésienne. Dans cet ouvrage, Goethe place au centre de son roman le jeune Werther qui va totalement à l’encontre des règles et des mœurs bourgeoises, le suicide était à l’époque encore un sujet tabou. L’acte fut perçu comme le parangon d’un esprit contestataire et libre. Mais ce fut aussi le triste constat de penser que la souffrance est une fatalité. Le livre fut un grand succès populaire. Malheureusement il déclencha ensuite une vague de suicides. C’est ce qu’on appelle aujourd’hui l’effet Werther

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