Je ne sais pas si vous avez suivi mais la semaine dernière, le Premier ministre Michel Barnier a annoncé lors de son discours de politique générale que la santé mentale devenait la Grande cause nationale de 2025.
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Les premières mesures proposées par la ministre de la Santé, Geneviève Darrieussec pour “optimiser” le système de santé en France. Elle envisage déjà de réduire la prise en charge des consultations médicales. On est donc encore loin de notre souhait d’une meilleure prise en charge des soins psy. Quand on sait que la souffrance psychique est plus importante chez les populations vulnérables (les jeunes, les femmes, les minorités racisées, de genre, personnes en situations de précarité économiques et sociales) on se doute que ces approches ne vont pas dans le sens d’une vision citoyenne de la santé mentale.
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Le souhait de Michel Barnier de réformer l’Aide médicale de l’Etat. Fidèle aux convictions de son groupe politique, il veut voir « comment cette aide peut faire l’objet d’abus ou de détournements ». Pour la petite histoire, réformer l’Aide médicale de l’État n’est pas franchement une énorme source d’économie budgétaire. Il vaudrait mieux chercher ailleurs plutôt que d’affirmer ce type de vision excluante de la santé. Je vous en parlais ici en faisant un comparatif aussi objectif que possible sur les différentes approches proposées lors des élections législatives anticipées. J’ai en revanche une idée pour celleux qui comptent en chiffres : prendre en charge concrètement les troubles psy cela permettrait d’économiser 160 milliards d’euros à la société.
ÊTRE DE LA PARTIE ?
Les premiers points de vigilance sont donc là. Il n’en demeure que le fait que la santé mentale obtienne le label de Grande cause nationale pour 2025 est le fruit (encore une fois) du travail acharné des associations. Depuis plus d’un an, un collectif de plus 3000 organisations, dont nous sommes proches, comme Nightline, Facettes Festival, le Psycom et bien d’autres, œuvre pour avoir ce label et faire avancer la santé mentale en France.
Pour être tout à fait honnête, je travaille pour ce collectif d’associations militantes depuis le mois de septembre. Je mets mon expérience à travers mūsae à son profit et tout mon engagement en faveur d’une vision citoyenne de la santé mentale. Parce que je pense qu’ensemble on va plus loin (désolé pour l’adage pourri) et qu’il vaut mieux faire partie de la conversation plutôt que de l’entendre de loin.
Donc oui je suis d’accord avec celleux qui m’ont écrit la semaine dernière sur Instagram au sujet de l’annonce du Premier ministre sur la Grande cause. Cette annonce permet au gouvernement d’ajouter une touche sociétale à leur programme politique. Mais j’estime aussi que cette annonce est une opportunité à saisir pour le monde de la santé mentale. Je vous explique pourquoi.
UNE GRANDE CAUSE, OUI! MAIS POUR QUOI FAIRE ?
FAIRE DE LA PLACE MÉDIATIQUE POUR PARLER DE SANTÉ MENTALE
La Grande cause nationale est un label officiel attribué chaque année depuis 1977, par le Premier ministre, à un organisme à but non lucratif ou un collectif d’associations. Cet agrément permet, tout au long de l’année de diffuser gratuitement des messages de prévention. Cela veut dire que tous les médias vont être obligés de faire une place à la santé mentale. Quand on est un petit média indépendant qui essaie de le faire avec ses propres moyens ça nous fait plaisir qu’on soit plusieurs à changer l’imagerie collective de la santé mentale en France.