Je vous écris cette newsletter depuis mon appartement avec une curieuse et disruptive observatrice, Turenne ma chatte depuis maintenant six ans. Elle m’a doucement accompagnée vers l’âge adulte, elle a beaucoup déménagé et elle a bien évidemment motivé l’écriture de cet article.
Je dis souvent qu’elle a sauvé ma vie et je ne pense pas exagérer en disant cela. Pendant des périodes très compliquées, ouvrir la porte de mon appartement et la voir m’attendre derrière était l’une des rares occasions où je m’échappais de mes pensées négatives.
Je me suis rendu compte que je n’étais pas la seule à avoir ce rapport à mon animal. J’ai alors décidé de me pencher sur la question de la santé mentale et des animaux de compagnie, la manière dont ils peuvent nous aider avec nos maux sans même parler.
Les trois points clés à retenir
#1 Les animaux de compagnie sont des réels soutiens émotionnels pour les personnes isolées et en proie à des maladies chroniques.
#2 Leur absence de jugement nous permet d’avoir une meilleure estime de nous.
#3 Connaissez-vous la cynothérapie ? C’est le soin des troubles psychiques grâce aux chiens.
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Prendre un animal de compagnie peut refléter plusieurs choix personnels, il s’agit parfois d’un projet collectif pour un couple, une famille, des ami·es. Il découle aussi souvent de la volonté de ne plus être seul·e. Un animal de compagnie, quel qu’il soit, est une présence, un être vivant dont il faut s’occuper à commencer par le nourrir. Cette présence peut significativement réduire le sentiment de solitude et d’isolement, souvent facteur aggravant de troubles comme l’anxiété ou la dépression. Les animaux de compagnie sont particulièrement précieux pendant les périodes difficiles. Plusieurs études ont montré leur importance lors de la crise du Covid-19 et du confinement qui s’en est suivi où l’isolement était total. Aux États-Unis, près d’un foyer sur cinq a adopté un animal de compagnie pendant cette période.
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Une des nombreuses photos de Turenne et moi qui saturent mon téléphone. |
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Pourtant, les clichés autour des propriétaires d’animaux ont la vie dure. Le premier qui me vient en tête est celui de la célibataire de 30 ans seule mais entourée de chats. Dans la célèbre série américaine Gilmore Girls, Lorelaï, l’une des principales protagonistes, trouve sur son palier plusieurs chats alors qu’elle est à nouveau célibataire. Loin d’être un signe de détresse amoureuse, avoir des animaux de compagnie lorsque l’on est seul·e semble être bénéfique. Une étude a démontré que les propriétaires d’animaux de compagnie qui n’étaient pas marié·es disaient aller mieux que celleux qui n’en avaient pas, une différence qui n’existe pas chez les personnes mariées.
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QUELQU’UN SUR QUI COMPTER
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En plus d’être une présence au quotidien, les animaux apportent un réel soutien émotionnel. De nombreux propriétaires affirment que leurs animaux savent quand ils ont besoin de réconfort et leur procurent. Ils peuvent aussi être une source de bonheur comme le rapportent plusieurs personnes âgées atteintes de douleur chronique dans une étude. Cet apport est essentiel pour des personnes isolées et en proie à différents maux psychiques et/ou physiques.
Je prends souvent plaisir à Paris à aller faire un tour dans les parcs à chiens. Les voir sociabiliser, s’amuser, courir, peut m’occuper pendant plusieurs minutes. Je trouve ce spectacle aussi fascinant que réconfortant. Je m’échappe un temps de mes pensées pour me focaliser sur ce petit corgi qui joue le mort avec tous les autres chiens.
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Charlotte York dans Sex and the city et sa chienne Elizabeth Taylor. Crédit photo Pinterest.
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Dans le quotidien, avoir un animal de compagnie facilite les relations sociales avec les autres. La qualité ainsi que la quantité de ces relations s’en trouvent améliorées. Les animaux agissent comme un relais pour combler des besoins affectifs, pour les propriétaires comme les autres. Cet aspect est particulièrement significatif au travail qui est souvent une source de stress pour les employé·es. Plusieurs études ont démontré que la présence d’un chien peut réduire le stress lié à l’appréhension d’une tâche difficile et complexe. En règle générale, l’environnement de travail est plus agréable lorsqu’un animal est présent, selon plusieurs employé·es.
Avoir un animal de compagnie s’accompagne d’une grande responsabilité. En tant que propriétaire, vous êtes la personne qui lui permet de rester en vie. Le parallèle souvent fait entre les enfants et les animaux de compagnie n’est pas anodin. Je pense à Angela dans la série The Office qui vit avec plusieurs chats à qui elle donne la même attention qu’elle le ferait des enfants. Ou encore à Charlotte York dans Sex and the City qui adopte un chien alors qu’elle rencontre des difficultés à tomber enceinte.
Devoir et surtout savoir s’occuper d’un animal de compagnie peut ainsi s’accompagner d’un sentiment de fierté, celui d’être capable de s’occuper de quelqu’un d’autre que soi. Les propriétaires ayant l’impression que leurs animaux leur apportent du réconfort, la relation qu’iels nouent avec eux devient une relation de réciprocité. L’image qu’iels ont d’elles et d’eux est positive et le reste. |
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Être responsable d’un être à quatre pattes (ou moins), demande beaucoup de travail et d’attention. Certains d’entre eux comme les chiens requièrent des sorties quotidiennes et font faire par la même occasion de l’exercice à leur propriétaire. Cette activité physique contrainte améliore leur santé mentale. Ces promenades sont aussi l’occasion de briser l’isolement puisque la rencontre d’autres chiens et d’autres personnes sur le chemin peut provoquer des interactions sociales.
Si les chiens sont souvent associés à une activité physique importante, une étude montre que certains propriétaires de chats valorisent aussi le rôle de leur compagnon sur ce point. Nourrir l’animal, nettoyer sa litière, ou l’accompagner dehors lorsqu’il sort, sont des tâches qui nécessitent qu’iels se mettent en mouvement. Elles sont particulièrement importantes pour les personnes âgées en proie à des douleurs chroniques qui peuvent être plus facilement réticentes à bouger tout au long de la journée par crainte de souffrir.
Les animaux sont aussi utilisés dans le cadre de thérapies, notamment pour les troubles mentaux. Au sein de l’hôpital psychiatrique Philippe Pinel, à Amiens, les patients peuvent avoir accès à des ateliers de cynothérapie, des chiens agissent comme médiateur entre le thérapeute et les patients pour encourager la communication. Contrairement à la “folle aux chats” dans Les Simpsons, les animaux sont ici source d’apaisement et de bien être. |
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Quand t’a tendance à trop réfléchir, à trop être sensible, ou à avoir un syndrome de l’imposteur, ton chien il s’en bat la race car t’es pas un imposteur pour lui puisque tu lui fournis croquettes et câlins.
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Si les études montrent toutes des points positifs à avoir un animal de compagnie, leurs conclusions sont souvent nuancées. En effet, la relation qu’entretient une personne avec son animal est significative. S’ils ne font que cohabiter et qu’il n’y a pas d’implication émotionnelle du côté du propriétaire, certains effets positifs comme l’estime de soi par exemple ne le concernent pas. Ma relation avec Turenne ne serait pas aussi forte si je n’avais pas considéré dès le départ qu’elle allait être ma partenaire en plus d’être ma colocataire et que cette décision allait être irréversible.
Il ne faut pas non plus négliger qu’un animal de compagnie peut être source de stress. Les tâches quotidiennes à assumer, quelles que soient les circonstances, ou encore certaines complications médicales qui peuvent avoir un important coût financier, sont des facteurs stressants qui peuvent supplanter les effets positifs. Enfin, la crainte de perdre un jour son animal de compagnie et le perdre provoquent une grande tristesse chez le·a propriétaire.
Si vous songez à adopter un animal après la lecture de cette newsletter, je ne peux que vous recommander de vous rapprocher des refuges les plus proches de chez vous. Mais surtout je vous conseille de bien réfléchir à ce projet car les animaux ont des besoins qu’il faut être en capacité de combler.
Sinon, il existe plein de solutions pour profiter de ces petits êtres sans passer par la case adoption. N’hésitez pas à vous rendre chez des ami·es qui en ont (je crois que les visites des mien·nes sont principalement motivées par Turenne) ou même leur proposer de promener leur chien s’iels en ont. Enfin, mon ultime conseil qui marche presque à chaque fois est d’aller vous promener dans un parc à chiens si vous habitez en ville, passez-y quelques minutes à les regarder, je vous promets, ça fait du bien. |
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LE 26 MAI, MŪSAE SERA À MARSEILLE ! On avait très envie de soutenir La Relève un événement entièrement gratuit durant tout un week-end au cœur de la cité phocéenne. Nous serons présent·es le dimanche 26 mai pour participer à la conférence de clôture “Tous.tes acteurs.rices du changement” »On a hâte de vous y voir ☀️ C’est gratuit mais pensez à réserver vos places.
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