7 décembre 2023

Anxiété et phobie sociale

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Notifications Instagram, TikTok, Slack, un énième groupe WhatsApp, Discord… Nous sommes de plus en plus exposé·es à un monde prenant, demandeur et parfois violent. Et si l’enfer c’était bel et bien les autres ? Et si notre salut se trouvait dans notre cocon personnel ? Pourquoi pas. Sauf que l’isolement est l’un des facteurs aggravants par excellence en matière de santé mentale. Il exacerbe les troubles anxieux et l’autostigmatisation. Mais qu’entendons-nous précisément par anxiété sociale ? Quels en sont les principaux symptômes ? Comment les détecter ? Comment se protéger sans se couper du monde ?
 Il y a deux semaines, mūsae était partenaire média du festival Pop & Psy, un évènement culturel, gratuit, inclusif et engagé en faveur de la santé mentale. À cette occasion, j’ai eu la chance d’animer le talk anxiété et phobie sociale en compagnie du créateur de contenus Popslay ainsi que du professeur et médecin psychiatre Antoine Pelissolo, que vous pouvez aussi retrouver sur France Culture. Aujourd’hui, j’ai le plaisir de vous partager notre discussion. 

Accompagnée de Guillaume Moglia alias Popslay et du Professeur Antoine Pelissolo au Festival Pop & Psy.

 

QUELLE EST LA DIFFÉRENCE ENTRE STRESS, ANXIÉTÉ, ANGOISSE ET PHOBIE ?

 

ANTOINE PELISSOLO : Le stress, c’est ce qu’on ressent quand on doit s’adapter à une situation nouvelle, perturbante, quelle qu’elle soit. On est en retard, on change de boulot, c’est large. L’anxiété, c’est à peu près la même chose mais on est face à une situation qui semble vraiment menaçante pour soi. C’est ce qu’on ressent quand on anticipe un danger.
Ensuite, l y a du bon stress et du mauvais stress. Comme il y a du bon cholestérol ou du mauvais cholestérol. Le problème, c’est toujours l’excès. Trop anticiper, trop se mobiliser. Par exemple, être vigilant·e, c’est bien ; je traverse la rue, il vaut mieux regarder autour de soi parce qu’on peut être en danger. En revanche, être hypervigilant·e. cela peut nous bloquer. C’est ce qu’on appelle “la maladie des inquiétudes”, c’est de l’anxiété « typique, » dans laquelle on a des ruminations en permanence.

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